Sow

Et au magnifique Sidiki Diabete que j’aime tant voir jouer avec ses pincements de lèvres, ses yeux rieurs qui se détournent brutalement, et son cou tendu

À Salif Keita, immense,

et j’aimerais descendre le fleuve Sénégal au son de leurs deux musiques

Quand je voyais régulièrement Sow, j’avais fait des recherches sur la sexualité en Mauritanie, parce que c’est tout à fait singulier, sans doute du fait d’une polygamie presque institutionnelle.

Les hommes et les femmes suivent des cours secrets sur le corps des uns et des autres.

Je n’avais jamais vu un aussi bel homme, et j’aurais vraiment regretté de ne pas l’aborder. J’ai souvent regretté de ne pas avoir abordé certains hommes d’ailleurs et eux de même.

Dès le premier baiser, j’ai su qu’on allait au moins follement se désirer.

Il y a une douceur chez ces hommes que j’ai aimés et que j’aime toujours, une douceur de dunes de sable, une évidence de la vie, et c’est cela qui les différencie des Blancs, chez qui tout est toujours compliqué. Et un balancement, des peaux satinées, magnifiques, des bustes imberbes que j’adorais caresser ainsi que leur crâne rasé.

Le bazin les habille merveilleusement, le wax les illumine et magnifie leur beauté. Révèle leur joie et leur immense talent pour la vie et le bonheur.

Le restaurant sénégalais où on allait le dimanche avec Yaya je crois a fermé. Les joueurs de kora ont illuminé l’enfance de ma fille, entachée par tant de tristesses et d’horreurs par ailleurs, que je découvre pour certaines seulement maintenant.

Qu’un jour l’Afrique puisse prendre soin d’elle comme en ce moment j’essaie de prendre soin de l’Afrique.

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