Internée après une garde à vue le lundi 21 mars 2021, l’horreur pure plutôt qu’à l’état pur.
Pure horreur de ces salles où un gendarme brigadier chef suite à des arrêtés décide de l’hospitalisation suite à un entretien avec un psy ridicule et corrompu pour être ensuite emmenée en ambulance sanglée sur une civière à La Roche-sur-Yon à Mazurelle, nom qui me faisait d’ailleurs penser à Majorelle, lieu de beauté et de création mais ce n’était vraiment pas pareil.
Chambre pure d’horreur, nue sauf un lit et une banquette plastique bleu Klein, horloge murale brisée et salle de douche sans rien.
Visite de trois infirmiers quinze minutes avant. Ils savent que la famille a parlé d’hallucinations, de déménagements successifs, de voix, de souvenirs étranges et soudain entraperçus dans le réel.
J’explique rapidement organisation, principe du stalking, sauf les voices to skull.
Mon corps a énormément changé : même depuis deux jours je trouve mes cuisses énormes, ventre déformé, tête déformée.
Comme tous les prisonniers du monde qui veulent tenir le coup et s’en sortir, j’utilise ce que j’ai sous la main et avec la main: mon corps.
J’essaie de faire des exercices de respiration, des abdos, des étirements. J’occupe le temps, le lieu et l’espace du mental.
Aucun air frais ne peut rentrer, seulement de l’air conditionné. Je vois un ruban de ciel bleu au-dessus du verre opaque.
La double peine comme je l’ai dit est atroce : la V2K et la détention. Comme Assange. Bien sûr agrémenté aussi avec la torture électromagnétique. Ils m’empêchent de faire du sport, ils me font grossir et abîment les articulations pendant les pompes.
Ces harceleurs détestent ce qui est sain et ce qui lutte.
Je marche de long en large et un peu en travers. Je regarde à travers le hublot mais la mer s’est sans doute retirée pour laisser place à des sièges rochers en plastique de couleur. Par terre, on dirait pourtant du sable.
MARS 2021
C’est pour cette raison que je dis souvent que ceux qui s’en tirent sont les seuls vrais artistes, qui naviguent entre le réel et l’imaginaire. Ce qui m’a sauvée, c’est mon attachement à la réalité.
