Là où l’Occident frémit…

«Je regrette l’Europe aux anciens parapets» 

RIMBAUD

Comme tous les poètes visionnaires, Rimbaud quitta l’Europe pour partir alors vers des destinations où son imagination accrochait encore davantage ce qui l’entourait. 

Rimbaud partit alors vers ce qui maintenant retrouve sa liberté et son indépendance.

Indépendance ? Ce serait si bien ! Entre l’époque de Rimbaud et nous, il y a la prédominance de l’économie, car c’est elle qui décide de tout désormais. Entre l’époque de Rimbaud et nous, il y a le pétrole, les réserves de minérais précieux, tout ce qui fait l’économie moderne, tout ce qui nous fait plonger chaque jour davantage.

Comme par hasard, les contrats économiques sont signés exactement en même temps qu’a lieu l’éclatement soudain de la liberté en Iran. L’Iran vient en effet de signer à l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai), club de puissances qui enterrent l’Occident, que l’on condamne chaque jour davantage par de multiples façons de le ridiculiser.

La signature à Samarcande en Ouzbékistan, le soulèvement des Iraniennes à Téhéran, montrent aussi ceci, qui est aussi dans la volonté chinoise : mettre un frein au pouvoir de l’islam, et s’arroger les bonnes grâces de qui a aimé la Beauté, l’Intelligence, la Poésie. 

Les Chinois, même s’ils ont laissé mourir en prison un de leurs plus grands poètes, sont très sensibles à ces pays d’esthètes, ce que sont moins les Russes d’ailleurs. Avoir laissé leur plus grand poète qu’ils adorent mourir en prison, c’était une façon pour eux de dire que la poésie n’aurait plus sa place alors que bien évidemment ils savent que ce sont les poètes qui auraient pu décider de la marche du monde. 

Il y a chez les Chinois les amours immodérées des Cités interdites, ce que sont encore les grandes cités de l’Orient.

Ce que j’entends montrer, c’est que les révolutions se gagnent maintenant avec les acteurs économiques en arrière-plan. 

Dans ces grands mouvements de révolte, sacrifier quelques individus n’a guère d’importance au regard de ce qui est attendu.

On se déchire le monde, ce qui reste du monde, et il faut bien alors déterminer ce qui a une valeur, ce qui aura une valeur en regard de ce qui reste.

Quelle intelligence, quelle beauté, quelle sérénité, doivent rester qui feraient qu’on ne se déchirât plus, qu’on pût enfin imaginer de quelle manière on allait arranger les lambeaux de cette fin d’un monde.

Pour terminer sur une note qui célèbre la femme retrouvant ses cheveux dénoués, souvenons nous qu’en Iran les femmes avant les ayatollahs jouissaient d’une grande liberté, qu’elles resavourent enfin 

دیوانه وار عاشق، اسیر موی سرک

Omar Khayam, Rubayat

«fol amoureux captif des cheveux d’une ravissante»

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