Ce soir, un souffle d’air est venu rafraîchir l’air plombé de chaleur qu’on ne sait si il est volontairement accentué et par qui et l’amas splendide au pied du tilleul a frémi
Les monnaies du pape se mêlaient joyeusement aux avoines et se balançaient et toutes deux de par leur nom traînaient une sorte d’évidence du malheur liée à l’argent
Une espèce de balancement de couleur vert-de-gris qui nous menaçait d’un peu d’armée et de rouge sang
Comme avec la monnaie du pape il faudrait pouvoir ôter cette fine pellicule de chair pour voir en transparence les veinules d’un avenir tout proche et espéré
Pourquoi n’avons-nous pas vu avant en ôtant cette couche inutile et juste protectrice les nuances indispensables qui rendent une vie innervée et trop tendre ?
Cette feuille libérée de sa couche protectrice c’est la vie si frêle et si fragile, c’est une fraîcheur que Verlaine a célébrée en parlant de la nuance des choses
Révéler la nuance et l’applaudir, c’est là tout le talent du poète et du vent.
