The King

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4 avril jour anniversaire de la mort de Martin Luther King. Mort à 39 ans comme Malcolm. Comme si «on» ne pouvait pas se permettre de les laisser atteindre 40 ans…

Bien sûr, il y a eu plusieurs King dans l’Histoire mais y en eût-il deux qui méritèrent le nom que Nina Simone donna à Martin Luther : the King of Love ?… Comme elle le dit, qu’allait-il arriver maintenant que le King of Love s’était éteint, abattu comme tous ou presque les militants des droits civiques ?

Qui n’a pas regardé une retransmission d’une des conférences de Martin Luther n’a rien vu et ne sait rien de ce qui réside là dans ces yeux qui n’ont que le droit de baisser le regard et de laisser place au derrière plus blanc des hommes qui jusqu’ici les accrochaient aux branches. Rosa Parks dont on connaît l’histoire, celle qui refusa de laisser la place dans un bus à un Blanc, suivit aussi le chemin du King of Love. Et elle aussi le regardait avec des yeux éperdus d’espoir. Car et c’est bien cela qu’il faut admettre : il n’y a JAMAIS de maître que la place qu’on lui donne et à laquelle on veut bien croire. 

J’allais dire : ce sont leurs religions qui ont tué les deux figures de la lutte des droits civiques. Martin Luther avec sa foi en Jésus Christ et Malcolm avec sa foi musulmane. Laissons donc de côté les religions et croyons juste au DROIT. 

Martin Luther King trop doux selon certains aurait réussi à surpasser la haine, à ouvrir ses bras à ses ennemis, qui suspicieux d’une peau plus mélaminée que la leur ne pouvaient le voir comme leur égal.

Cela fait juste 54 ans que Martin Luther est mort assassiné, cela fait juste donc un instant. Juste le temps qu’une génération prenne à nouveau ses marques et professe encore l’impensable erreur, l’impensable bêtise que certains entretemps se sont plu à entretenir en interdisant autant que possible l’accès au savoir et à l’éducation qui seul fait la différence. Le reste consiste en l’édiction de lois.

Ce n’est pas par hasard que certains (les Renseignements ? FBI ? NSA ?) arrivent dans des villages africains et disent qu’ils ne souhaitent pas que des enfants aient une éducation…

Martin Luther le King of Love a été victime de stalking : surveillé et filé pendant des années il était évidemment sous la surveillance des réseaux les plus rétrogrades du FBI.

1963 est l’année charnière par excellence : en août 1963 Martin Luther fait son «I Have A Dream», soutenu par John Fitzgerald Kennedy, abattu en novembre de la même année. Par les mêmes bien-pensants bigotes du FBI ?… Car John Fitzgerald Kennedy avait quoi… de plus ? Une vision à long terme, et sa grande intelligence ne pouvant laisser de côté tout un pan de l’histoire humaine il prend position pour les droits civiques.  Catholique comme Luther King, il paye de sa vie son adéquation à sa foi. 

Depuis longtemps l’on sait que les Renseignements ont le mauvais rôle, alors qu’ils devraient surveiller quoi, signaler quoi ? Les plus grandes intelligences, les plus hautes priorités, qu’elles soient noires ou blanches.

I Have A Dream reste un monument en l’honneur du genre humain mais aussi… un monument de naïveté ! Et en effet le King of Love était un King bien trop naïf, ce qu’on lui a maintes fois reproché.

Viendra Malcolm X, abattu en 1965, j’allais dire aussi vite que possible car nous retenons ici deux images chocs : les regards tendus des hommes et femmes du public du King of Love et les rangs des soldats de Malcolm X qui obéissent à son seul doigt tendu. 

Bien sûr, Martin Luther était moins dangereux dans l’immédiateté que Malcolm. Martin Luther a tenté de mettre l’amour en avant. Malcolm X la lutte.

Martin Luther meurt en 1968, trois ans après Malcolm, étonné presque de susciter tant de haine lui qui croyait à tant d’amour. 

Et c’est en son honneur en ce jour de mémoire que nous tentons encore d’ouvrir nos cœurs.