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UNE JOURNEE D’IVAN DENISSOVITCH
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Pourquoi ce matin repensai-je à ce court texte de Soljenitsyne, qui avait alors pour la première fois rendu compte du Goulag ?
Soljenitsyne, c’est moi aussi, mais en tout petit. Assange, c’est moi aussi, mais en tout petit. Aragon, c’est moi aussi, mais en tout petit. Et Plioutch, c’est moi aussi, mais en tout petit.
Je n’atteindrai jamais la stature de ces gens-là, qui ont tous tenté, chacun à sa manière, de donner une haute idée de l’être humain.
Les goulags des Targeted sont autant de cerveaux pris dans la mouise des inventions militaires du siècle, autrement dit chacun de nos cerveaux est équipé d’un canon électromagnétique, ou railgun, qu’un militaire obéissant active pour se donner une raison d’être sur terre : faire de nous des rats de laboratoire, des usines chimiques portatives.
On observe comment nos neurones réagissent face à ces courts-circuits constants qui nous foudroient l’imagination pour que nous développions le don de survie, et pour que nous obéissions au diktat.
N’oublions jamais cela : ces armes servent au contrôle des foules, ces armes visent le cerveau, donc visent à annihiler toute révolte.
On observe aussi comment nous résistons au dessèchement et c’est là que j’en reviens à Dennissovitch et à ce qui se passe aujourd’hui dans les territoires que Poutine aimerait appeler la Russiokraine.
Le sud de la Russie manque très cruellement d’eau (cf. Courrier international le 14/09/2021) et il suffit de regarder les cartes détaillant les réseaux hydrographiques ukrainiens pour comprendre que ce pays est gorgé d’eau immédiatement exploitable.
Nos goulags électromagnétiques sont désormais sous la menace du manque d’eau. D’ailleurs, est-ce cela qui va nous sauver ? Nous avons tous remarqué que nos persécuteurs opéraient à partir de salles de bains ou de cuisines…
Est-ce pour cette raison que les militaires ont développé d’abord avec la marine donc l’eau ces nouvelles armes sordides ?
Alors, ce BESOIN d’Ukraine ?
Ce que je ressens de la Russie, et je l’ai ressenti en allant au rendez-vous de l’ambassade voir Alexei, c’est une dureté de marbre que presque rien n’altère, fors la vodka !
Une façon presque romantique de dire à ses voisins non russes qu’ils ont bien tort de ne pas l’être et surtout qu’ils ont de l’eau ! Mais comment le leur dire autrement que par les armes ?
Leonid Plioutch, qui a goûté au Goulag, en gardait ce regard terrible de qui ne sait plus comment expliquer aux autres hommes comment et vers où il faut aller. Il avait aussi de ces rires terribles avec ce regard triste.
Nous avons d’ailleurs failli accueillir Assange comme nous avions accueilli Plioutch. Mais les temps ont changé et la France n’est plus du tout la patrie des droits de l’homme et donc de leurs symboles. Il est heureux que par un excès d’hypocrisie nous n’ayons pas pris j’allais dire Assange.
Nous, dans les goulags des Targeted Individuals, nous tentons aussi de résister mais nous sommes soumis par les armes, broyés par elles.
La Russie qui, comme la Chine, n’a jamais été un défenseur des droits de l’homme peut, vu ce qui se passe chez ses voisins aussi fascistes qu’elle, aussi capitalistes d’Etat qu’elle, se croire tout permis, surtout si elle a soif.
C’est ce que Aragon, une de mes idoles, appelait « le grand réalisme russe ».
Quant à nous, Targeted, même ciblés par ces armes et assoiffés par elles, nous voulons juste reconquérir le territoire libre et sans drapeau de nos cerveaux.
