Je n’irai plus dans les hôtels même haut de gamme enfin les cinq étoiles où on croit échapper au pire, je veux dire aux soirées, les luxueux je ne peux pas (il y en a où on peut vraiment s’exiler mais il y a quand même les moustiques…).
Qui n’a jamais atterri dans un hôtel en Tunisie et ailleurs (tous se ressemblent plus ou moins même en évitant le Club Med et ce où que ce soit dans le monde), qui n’a jamais assisté au cours de sport le matin ou aux soirées dans la soirée ne peut pas témoigner de ce qu’est l’humanité.
C’est aussi ce qui prévaut dans les commissariats même en temps de couvre-feu. La Macarena tendance poulaga. «T’en as tapé combien ? T’en as tapé combien ?» Et on danse en rythme.
J’ai souvent été morte de rire en regardant les soirées et j’ai même fait la danse du canard / Oui j’essaie parfois de me mettre à la hauteur des hommes et des femmes qui m’entourent mais je n’arrive jamais à me fondre totalement dans l’ambiance. C’est ce qui fait la différence entre Sabine d’Evrunes et moi, une sorte de résistance à la médiocrité, une impossible alliance.
Les gens comme moi ont toujours dérangé, c’est comme si on essayait de leur rentrer dedans de sonder de faire éteindre une flamme, un esprit, un génie… Et c’est ce qui m’est arrivé depuis le début de ma vie.
Et nous dérangeons tellement désormais qu’on nous emprisonne car on ne peut plus faire avec ce qui est inutile. Bon tu danses la macarena mais à fond et on lève les mains en chœur et on trépigne et en rentrant dans la chambre d’hôtel on s’effondre en nuisette sur le bide de l’être qui est là, mais las aussi… C’est ça la vie et tu ne cherches pas midi à quatorze heures.
Mais moi je cherche midi à quatorze heures et je veux l’arrêt total des matchs de foot. Ce serait mieux pour la terre et pour les gens comme moi. Alors il faut désormais beaucoup d’imagination pour oublier ce qui nous attend !
Alors imaginez moi en face d’un policier qui n’attend qu’une chose c’est de danser la Macarena façon poulaga, et qui fait ses heures et qui a envie de me taper sur la gueule ? Celui dans le 5E à qui j’avais montré le système de ciblage pour les tortures m’a regardé et m’a tout juste jeté la feuille au visage en disant : «ça m’intéresse pas ça…» Mais les soirées Macarena poulaga ça oui ! On danse à la corruption, à la bêtise, à la lâcheté, à la sécurité de l’emploi grâce au tabassage et aux enquêtes éliminées. Ce jour là c’est ce qu’ils ont voulu montrer à AUbervilliers en dansant la Macarena : nous sommes comme vous hein !
Macarena tendance poulaga… C’est la danse des poulagas qui en sortant des manifs se secouent le bas des reins et font coin coin… ça la majorité de l’humanité peut comprendre !
Dans la mouvance des enfants de 68, on y a cru longtemps au changement. Désormais je n’y crois plus du tout.
Nous, artistes, intellectuels, créateurs, scientifiques, penseurs, sommes désormais de trop. Ils ont fait le plein des imbéciles et ce presque partout.
C’est pour cette raison que je voudrais parvenir à créer cette association :
LIASCCCO
Ligue internationale des artistes des scientifiques et des créateurs contre la cybertorture et le crime organisé
