LE BAL DE LA RUE MOUFFETARD

La rue Mouffetard devient comme le Tibet : une VITRINE.

Mais comme tout Paris aussi, elle n’en est qu’un épiphénomène. On aurait aimé qu’elle évitât le côté place du Tertre de Montmartre.

Elle ressemble de plus en plus à Saint-Michel oui alors qu’elle gardait ce je ne sais quoi de particulier, même si on avait l’impression que les personnages les plus populaires de la rue que je connais prenaient leur position chaque jour pour jouer un rôle. 

Le bal du marché aussi aurait semblé une mise en scène . Mais non pas encore tout à fait. Et c’est ce qu’a voulu faire croire Macron : faire des bals du marché improvisés dans Paris alors qu’ils sont CALCULES.  Celui de Mouffetard est encore improvisé même s’il est régulier. On s’y retrouve entre Français et on s’y trouve bien au son des chansons de Piaf ou  de Bruel. C’est normal on est en France.


«C’est du passé n’en parlons plus» : justement de nombreux habitants du 5e veulent encore en parler ! et ceux de la rue Mouffetard encore davantage : leur rue était encore si épargnée. Ce n’était pas seulement une rue touristique.

Leur boucher de quartier disparaît pour un magasin de bonbons, comme rue Monge. On remplace par des commerces pour touristes et les habitants du quartier se sentent soudain spoliés. On allait chercher la viande chez Monsieur …

Les commerces de la rue de l’Arbalète ont tous été désertés ; ils ne rapportaient pas suffisamment. Mais on aimait s’y retrouver entre esthètes. Et si la fumerie persiste c’est sans doute parce qu’elle reçoit de l’argent étranger… Les volets des autres vitrines sont baissés et cela était ainsi bien avant le virus.

La rue Mouffetard, c’est aussi la messe du dimanche après laquelle on va faire le marché et devant laquelle on parle avec monsieur le curé. Et j’aime aller faire un recueillement devant la Vierge de l’église, cette église dans laquelle on aime se recueillir. 

Rue Mouffetard, c’est la chanson de Bruel, ce sont des commerçants que j’ai aimés comme cette charcutière rue Censier, dont la bouche contenait tous les virages de la vie, et c’était la meilleure charcuterie.

C’est aussi la restauratrice de tableaux qui a fermé, celle à qui j’avais confié la restauration de différents tableaux. Je lui avais vendu une boîte qu’elle devait restaurer.

La rue Mouffetard c’est un Paris historique et artistique qui résonne : c’est Unica Zürn qui se jette d’une fenêtre, c’est MS qui manque sa tentative de suicide, c’est moi qui pars à la recherche de l’homme idéal, c’est le psychanalyste Didier Couturier le sataniste qui perd la tête, c’est une HISTOIRE.

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s