Sur l’air des Fourmis rouges de Michel Jonasz
«Tu te rappelles on avait bouffé
notre dernière boîte d’haricots ROUGEs
Aucun de nous d’eux n’a osé
Raté un seul haricot ROUGE.»
Comme les grandes surfaces vont fermer les rayons des produits qui ne sont pas de première nécessité, nous allons donc faire des provisions de boîtes de conserves, entre autres des haricots ROUGEs.
Ce que les hommes de bien espèrent, c’est que la viande ROUGE industrielle disparaisse bientôt, puisque les animaux des élevages intensifs n’auront plus rien à se mettre sous la dent. Que va-t-on leur donner ? Qui va s’en occuper pendant le confinement ?
En fait, il faudrait immédiatement tous les abattre, ce serait leur rendre service mais c’est une décision dure à prendre et peu populaire et pourtant ce serait la seule nécessaire.
Ensuite, ces hommes de bien espèrent qu’en désespoir de cause on n’en arrive pas à la cuisse ROUGE ou rosée de l’autre, celui que l’on ne tolère plus et que l’on vise, ou celui que l’on pourchasse pour le bouffer parce que l’on n’a plus rien à manger.
Le ROUGE va s’installer pour un moment // le ROUGE, symbole de la décapitation, du suicide, des hôpitaux, de la révolte, du feu, de la revendication de la différence inutile.
C’est pour cette raison qu’un jour (un jour…) on reviendra à quelque chose de plus lumineux, du blanc ou même de l’or…
