EXIT LES IMBECILES

Notre rue Mouffetard se chinoïse… Les commerces les plus merveilleux ont été fermés. Un seul café reste que nous aimions. Les enseignes bio fleurissent, les fleuristes smart aussi.
Tu habitais la soupente, dernier étage où tu as écrit Exit.

Souvent les harceleurs me conseillent de me suicider. Cette vieille femme sordide sur laquelle j’ai écrit Gang Stalking. Et le plus amusant – ou le plus navrant c’est selon les jours – c’est qu’ils se réclament de Bataille ! oui oui… et ils me citent Les Chasses du comte Zaroff ! Film que nous aimions en… esthètes…

Qui à part des folles peut conseiller à une femme de se suicider ? On m’a mise sur une blacklist. On t’avait mis sur une civière en sang. Mais cela n’a pas été la fin.

Moi je n’ai jamais fait de tentative de suicide, mais des tentatives de fuite, des appels au secours.

Tu m’appelais ma petite sœur et à chaque fois qu’elle partait au Festival d’Avignon tu m’appelais et j’allais rue des Couronnes en courant pour qu’on se revoie, tant elle était jalouse. Nous n’avons jamais vraiment baisé mais nous étions IRREMEDIABLEMENT attirés l’un par l’autre.
Même intelligence, mêmes passions pour le corps et le sexe.

A chaque fois que nous allions commencer quelque chose de plus… grave… j’avais IRREMEDIABLEMENT peur. Je crois que j’aurais eu trop peur de m’attacher à toi si nous avions fait l’amour.

J’ai souvenir de magnifiques soirées avec Jérôme mais j’ai beaucoup oublié.

Ainsi tu viens d’obtenir le prix Régine Deforges et moi aussi en même temps que toi je fais paraître plusieurs livres. Tu écris Humanimalités et moi je déclare une nouvelle Transhumanité.

Je vais te l’envoyer dès que possible «de la part de ta petite sœur».  J’adore ta photo avec tes lunettes de soleil, mais je n’aime pas la gueule de Mme Dixneuf avec ses lunettes de soleil.

Exit les imbéciles.

Souvent