Lorsque Picasso créait une image, cette image était celle que ses yeux avaient du monde, que ses yeux regardaient du monde et détérioraient du monde, le transformaient.
Désormais, avec les technologies du harcèlement électromagnétique, l’image que je vois de l’image du monde appartient à ceux qui me voient. Alors à quoi bon ce monde puisque son image n’appartient plus à mes yeux ?
Mon image de moi dans le miroir elle-même est vue. Alors à quoi sert que j’appartienne à ce monde dans lequel je ne peux plus me voir tranquillement dans le miroir ?
La création du coup n’a plus de sens, l’artiste n’a plus de sens.
Narcisse n’a plus de sens non plus.
Ne restent donc que des images qui sont vues par un tiers, froides, ou déformées.
Actuellement au Grand Palais, une exposition retrace les images « Dans l’atelier ».
Moi qui connais si bien « Dans l’atelier » (dans l’atelier, au bord de la Sèvre, dans la forêt tropicale, dans l’atelier d’Ingres, partout où JE étais) à quoi sert qu’une tierce personne qui n’a de sens que technologique voie dans ce thème juste un instantané, ou ce que je livre comme image à l’instant où sa technologie me prend ?
Je suis tellement PLUS.
Et ce monde est tellement PLUS et MIEUX.