Ce sont bien les points de suspension qui comptent après l’énoncé. Ces points de suspension c’est le symbole même de la douleur et de la souffrance de celui qui a perdu quelque chose…
Ce sont les premiers mots du livre de Karen Blixen, figure de femme courageuse et même téméraire et très libre pour son temps, victime elle aussi de toutes les avanies imaginables.
J’adore ce livre et ce film, adapté à l’écran avec le beau Robert Redford et son regard malicieux.
Mon père quand il partait en avion survoler la campagne disait : «Je vais faire comme dans une ferme en Afrique…»
C’est lui là sur la photo, déjà bouffi par le cancer et surtout amoindri par des harcèlements lui aussi du fait de sa bonté et sa tolérance.
Si je pense à cette phrase, c’est parce que c’est celle qui me vient lorsque je pense à tout ce que j’ai perdu :
- j’avais un frigo américain
- j’avais une jupe rose
- j’avais une jupe bayadère
- j’avais une immense bibliothèque
- j’avais plein de lingerie
- j’avais plein de parfums
Voilà les points de suspension… ce sont les flammes qui ravagent dans le film la plantation.
C’est l’énorme choc psychologique que subissent ceux qui soudain sont obligés de quitter tout ce qu’ils avaient construit au fil des années.
Parachutés soudain d’un pays à l’autre, d’une immense maison de maître à un sordide appart.
Ma soeur avait l’une des plus belles maisons de Dubai, donnant sur le Burj el-Arab, avec une terrasse splendide. Ils n’ont pas compris là bas qu’ils y étaient harcelés et que certains voulaient juste récupérer la maison, ce genre de maison étant totalement introuvable désormais là-bas…
Si un jour elle comprend ce qu’elle a vraiment subi, ce sera atroce pour elle, d’autant plus atroce que quelques années auparavant elle ressemblait vraiment à Meryl Streep comme le montre cette photo.
JE VEUX QU’UN JOUR TOUTE LA LUMIERE SOIT FAITE SUR CETTE TRES SALE AFFAIRE.
Pour Dubai et pour les moments de fou rire dans le désert………………………………………………………………………………………………………