DANS LES SOUS-SOLS À OLYMPIADES

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Dans la rue souterraine, à Olympiades, une femme enceinte cherchait vainement je pense un endroit où dormir. Son regard s’envenimait de ce qu’elle considérait et de ce que je considère comme l’injuste.
Des matelas dans un coin abritent des Indiens sans le sou qui rêvent du Gange où on entasse les morts et où on boit l’eau empoisonnée par les corps qui dérivent.
Mais ce n’est pas la même idée de la mort là-bas. On y vit comme on y meurt, sans faire d’esclandre. En revanche à Olympiades, on se voit bien mourir, sous les regards croisés des cons qui s’attardent dans les sous-sols où passent à vélo des femmes qui trouvent un semblant d’amour dans les réseaux qu’elles tissent désespérément au fil des ans et qui se foutent d’elle.
Dans les sous-sols d’Olympiades, j’ai croisé en voiture mon prof d’université qui remontait vers la tour Sapporo. Un temps, j’ai cru que c’était un clodo. Et cela sans rime. Et cela m’inquiète même car les réseaux auxquels je me heurte peuvent rendre malade aussi. Et je n’aimerais pas qu’on lui fasse du mal.
Je me souviens de ce fringant homme à la Sorbonne qui adoptait des poses et qui se faisait toutes les étudiantes, qui l’écoutaient avidement parler d’André Pieyre de Mandiargues et d’André Breton.
Déjà je ne me prenais pas pour Nadja, car j’étais déjà Nadja, un impossible idéal dont moi-même je n’avais pas idée.
Déjà je ne me prenais pas pour Nadja, car j’étais déjà Nadja, un impossible idéal dont moi-même je n’avais pas idée.
Oui, je redouble.
Comme quoi, cela ne suffit en rien, d’avoir appris, encore faut-il le vivre et l’incarner, surtout.
Et je l’incarne.
Les sous-sols d’Olympiades, c’est l’Achéron, le fleuve des Enfers, les poubelles s’y entassent comme s’y entassent des détritus humains, comme s’y frôlent des sortes de monstres qui ont trouvé ici un abri pour un temps, pour finir leur vie débile et débilitante en s’empoisonnant avec toutes les petites frappes et toutes les petites mignonnes qui traînent. C’est dur, la vie, mais ça ne dure qu’un temps, aussi.
J’y ai croisé moi aussi des sortes de clones, tous frappés d’inconsistantes vies qui en croyant se déplacer de quelques mètres auraient réussi à se faire une réputation. Des vies ridicules.
Dans les sous-sols à Olympiades, on ne fait pas le tri. Les poubelles débordent des détritus des gens qui n’ont jamais fait le tri dans leur vie.
Dans les sous-sols à Olympiades, en attendant dans ma voiture bien cabossée, bien à bout de tout, et surtout du gang stalking qu’ON a bien voulu lui décerner, et me décerner, des agents de COINTELPRO passent l’air de rien, près des poubelles des vies ratées, pour discerner ce qui dans mon visage pourrait bien ressembler à une aubaine, en quelque sorte un dérapage incontrôlé, une sorte de virage en épingle à cheveux, quelque chose qui échappe en quelque sorte à la banalité, à la vulgarité.
Quelque chose de plus insolent que l’insolence, un plus, que je ne sais moi-même comment qualifier.
Mais je dis ceci à ces gens qui veulent me détruire :
Ce que je porte en moi, ce que vous avez voulu détruire, vous détruira.
Les cicatrices de ma première grande initiation se sont refermées, elles figurent sur mon bras et je n’ai nul besoin de tatouages.
La vie me possède, non la mort. La vie a triomphé.
Les précipices ne sont pas loin, qui vous guettent.
S’armer de Cointelpro, de tout ce qui peut agacer d’abord puis désarçonner un humain n’est pas compliqué.
Mais quand il tient bien en selle, quand son cœur est lourd de tout l’amour qui l’ensorcelle, alors il est bien compliqué de l’enlever.
Dans les sous-sols à Olympiades, j’ai côtoyé à nouveau la mort, mais pas dans des tombes, dans des poubelles. Et ce n’était pas une initiation, c’était fait pour nuire, pour détruire. Et là ça rime.
Lorsqu’on s’accorde à accorder l’humain à la vie, à la beauté et à la poésie, il est très difficile d’avoir la peau de l’autre qu’on veut cibler.
Dans les sous-sols à Olympiades, je suis lasse de voir que de tels êtres existent, mais pas dans les sous-sols, dans des appartements calfeutrés où on n’ouvre qu’à l’ignorance, qu’à une bêtise crasse, qu’à un désœuvrement abêtissant, une sorte de refus de la vie.
Mais moi,
Dans les sous-sols à Olympiades,
Je regarde cette femme enceinte qui refuse de s’effacer devant qui veut l’atteindre. Et je voudrais lui dire « Sauve-toi, sauve-toi de là ». Mieux vaut vivre au soleil ailleurs que dans ces sous-sols où de pauvres femmes qui passent à vélo et qui vivent du malheur de l’autre désespèrent de se faire une place au soleil.
Dans les sous-sols à Olympiades,
il faut vite trouver la sortie, comme ces spéléologues qui doutent de pouvoir voir la lueur du jour.

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